Restauration d’une pompe à essence SATAM Panoramic R11

Au cours de mes différentes chines, j’ai eu l’occasion d’acquérir cette pompe à essence des années 60. C’est une SATAM (Société Anonyme pour tout Appareillage Mécanique), de type Panoramic R11, datée de 1963 sur sa plaque constructeur. Les prix sur les cadrans sont donc indiqués en Franc 😊

Au vu de sa couleur jaune, elle devait certainement être aux couleurs du pétrolier SHELL à l’origine. Mais pour sa restauration, je vais troquer cette couleur contre du blanc afin de la mettre à l’effigie de TOTAL, avec le logo correspondant aux années 60.

Après avoir rapatrié la pompe, place au démontage !

Pour le mécanisme à l’intérieur, je sais qu’il y a deux écoles :
– Ceux qui disent qu’il faut absolument le garder, car cela fait partie intégrante de la pompe et de son histoire
– Et ceux qui trouvent que cela ne sert à rien et que ce n’est pas grave de l’enlever

Personnellement, même si je suis plutôt d’accord avec le fait que cela fait partie de son histoire, je ne veux pas le laisser pour une seule raison : le poids.

Car il faut bien se rendre compte qu’une pompe à essence, cela pèse vraiment très lourd ! Ne vous attendez pas à pouvoir déplacer ce genre d’objet facilement, et encore moins tout seul. Donc en retirant l’attirail qu’il y a à l’intérieur, cela enlève déjà pas mal de poids.

Pour commencer le démontage, j’enlève les deux portes de la façade qu’il suffit de sortir de leurs gonds. Les plaques blanches en tôles émaillées indiquant le prix et le volume sont aussi facilement démontables. Pour l’intérieur, tous les éléments sont boulonnés sur le châssis, il faut donc les désassembler en les dévissant. Cela m’a quand même pris un certain temps, car l’air de rien la pompe est constituée de pas mal de pièces.

Ensuite, je peux démonter le support du tuyau et du pistolet, et enfin les tôles des côtés et du dessus. Voilà la carcasse de la pompe une fois complètement désossée et nettoyée, ainsi que toutes les tôles :

Je m’attaque ensuite au décapage pour enlever l’ancienne peinture et mettre le métal à nu. Je décape les tôles d’habillage, les portes et leurs renforts en croix présents à l’intérieur, la carcasse et le socle. Dans l’idéal, si vous le pouvez, faite plutôt sabler ces parties pour les décaper. Cela donnera une meilleure finition.

Je fais aussi briller toutes les pièces en aluminium qui concernent le pistolet, les éléments en inox, ainsi que les deux plaques émaillées indicatrices de prix et volume. Le nettoyage des contours de vitres en inox en particulier a vraiment été fastidieux, à cause de traces de vieille peinture qu’il y avait dessus.

Une fois que tout est bien décapé et nettoyé, place à la peinture. Pour les tôles et les portes, j’ai choisi de les faire thermolaquer par une entreprise spécialisée.

Pour résumer rapidement, le thermolaquage consiste à appliquer une poudre sur la pièce à peindre, que l’on fait ensuite cuire au four. Cela a l’avantage de donner une finition brillante qui se rapproche de l’émail, et d’avoir une très bonne tenue dans le temps. L’inconvénient, c’est que cela coûte beaucoup plus cher qu’une simple peinture classique.

Pour la carcasse et le socle, je les peins au pistolet avec une peinture brillant direct noir et pareil pour les renforts en croix de l’intérieur des portes, mais avec du blanc.

Ensuite, j’ai dû refaire des gonds pour trois des charnières, car ils n’étaient plus présents. Je les ai faits en usinant du fer rond au tour à métaux. Puis quand c’est fait, je les peins en noir.

Un autre bricolage que j’ai dû faire concerne une de deux portes. Elle n’avait plus son loquet, j’en ai donc acheté un et j’ai refait la patte en prenant modèle sur l’autre.

Maintenant, je peux commencer à remonter les différentes tôles d’habillage et le bas des portes sur la carcasse. Puis, je remonte aussi le bloc avec les compteurs, que j’ai préalablement nettoyé.

Je refais les différents joints en caoutchouc, car ceux d’origine sont complètement cuits. Il y en a un entre le contour de vitre en inox et la partie basse de la porte, et deux sur le support de pistolet en aluminium. Puis je remonte tous les éléments.

Il me reste un élément à remettre à l’intérieur : le système d’éclairage. Mais malheureusement pour moi, même si je l’ai testé et qu’il fonctionne, je ne pourrais pas le mettre en marche. Effectivement, il manque des pièces qui servent à faire la liaison entre le néon et les connecteurs du support. Dommage.

En attendant de peut-être un jour trouver ces pièces manquantes, je remonte le système comme à l’origine après l’avoir nettoyé et repeint.

Comme évoqué au début de cet article, je souhaite mettre la pompe à l’effigie de Total. Donc pour la déco, j’ai fait imprimer sur du vinyle adhésif les différents éléments qui étaient apposés sur ce type de pompe à l’époque.

Il ne reste plus qu’à les coller en faisant attention de bien tout centrer, et voilà.

Ensuite, comme vous l’avez constaté, la pompe n’a pas de vitres, il faut donc que je les fasse découper sur mesures. Pour cela, j’ai tout simplement fait un gabarit en carton que j’ai donné à un miroitier pour qu’il puisse les découper dans du verre de 4 mm à la bonne forme.

Puis, sur les pompes d’origine, la marque du pétrolier était également souvent marquée sur la partie basse ou haute des vitres. À l’époque, le procédé utilisait pour cela était la sérigraphie sur verre. Sauf que de nos jours, ce n’est vraiment plus quelques choses de très courant. Mais pas de panique, car maintenant grâce au progrès dans le domaine de l’impression numérique, il est possible d’imiter ce procédé !

Effectivement, pour pouvoir marquer la partie basse des vitres avec ce joli « Super TOTAL », j’ai fait appel à un imprimeur qui possède une imprimante capable d’imprimer directement sur le verre, et avec de l’encre blanche. Cela donne donc le même résultat que la sérigraphie.

Une fois que mes vitres sont imprimées, je peux mettre un joint et les remonter sur les portes.

La pompe est maintenant presque finie, il ne reste plus qu’un dernier élément à mettre : le pistolet et son tuyau.

Cette pompe servait dans un garage pour les poids lourd à la base, le tuyau est donc plus gros que celui d’une pompe classique. Celui d’origine était tout craquelé et en très mauvais état, je l’ai donc jeté. Un ami qui travaille dans une station service m’en a donné un autre en meilleur état pour le remplacer.

Il ne reste plus qu’à monter le pistolet au bout du tuyau, et à l’installer sur la pompe.

Et voilà, nous y sommes, la restauration est terminée ! Cette pompe ne distribuera plus jamais d’essence, mais permettra de se remémorer cette époque révolue 😉

Cet article a 2 commentaires

  1. Affif

    Bravo à vous super travail. Pour le moteur j’en ai une que j’ai gardé avec et l’autre que j’ai fait enlever ( raison le poids

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